Composante 1

TRANSFAGRI

Programme Intégré de Valorisation et Transformation des Produits Agricoles et Agroalimentaires

Appuis non financiers

Un important tissu de TPE pouvant émerger

  Dans sa vision de développement, le Cameroun envisage d’être un pays émergent à l’horizon 2035. La croissance actuelle n’est pas suffisamment robuste (4,8 % en 2016) pour générer suffisamment d’emplois et faire reculer durablement la pauvreté. La balance des paiements est déficitaire du fait notamment de la faible compétitivité de l’économie et de la stagnation des exportations. Afin de stimuler les exportations et de substituer les produits nationaux aux importations, il faut, en autres, mettre à niveau les entreprises locales et en développer de nouvelles ainsi que diversifier les productions. Le Gouvernement considère la PME comme un important moteur de sa stratégie pour la croissance et l’emploi. Aussi, en cohérence avec ses orientations, le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA) ambitionne de doter le pays d’un tissu de PME manufacturières sain et compétitif, socle de la croissance et levier puissant d’un secteur privé performant. Le dernier recensement des entreprises de 2009 avait dénombré environ 90.000 entreprises dont plus de 99% étaient des PME. Le secteur tertiaire (commerce, services…) vient en tête des effectifs (62 %) suivi du secteur secondaire (34 %) de la valorisation et transformation des productions. Dans la catégorie PME, plus de trois PME sur quatre sont de Très Petites Entreprises (TPE), au sens de la loi. En dépit de cette forte prolificité des TPE voire des Petites entreprises (PE), force est de reconnaitre que leur taux de mortalité est assez élevé (Source: Dispositif de suivi de la mortalité des PME / Sep 2016/ CAMERCAP/MINEPAT), dénotant ainsi l’impérieuse nécessité de mettre au point des outils adaptés pour la création le développement et l’accompagnement de ces TPE/PE. Le Cameroun bénéficie, de par ses conditions agro écologiques, d’un potentiel de PME agricoles et agroalimentaires considérable. L’agriculture camerounaise contribue à environ 70 % des échanges agricoles intracommunautaires de la CEMAC et se place au premier rang des producteurs agricoles et agroalimentaires de l’Afrique Centrale. Toutefois, ce secteur dispose d’importantes potentialités de création de richesses et d’emplois encore sous-exploitées du fait, entre autres, de :

  • La faible productivité et compétitivité des productions agricoles ;
  • La structuration insuffisante et le cloisonnement des interventions des acteurs ;
  • L’environnement institutionnel, réglementaire, judiciaire et fiscal souvent peu incitatif ;
  • Les difficultés d’accès au financement ;
  • L’insuffisante valorisation des productions des terroirs.

  L’urbanisation galopante combinée à l’accroissement des emplois salariés des femmes influencent les modes de consommation des ménages qui recourent davantage à la restauration ou encore à la consommation des produits transformés.

Actualités

Maîtres d'ouvrage

Le défi de valorisation, transformation, industrialisation des produits agro-alimentaires

  En juin 2016, une mission du siège de l’AFD a pré-instruit le volet « Valorisation, transformation et industrialisation des produits agro-alimentaires », inscrit par les autorités camerounaises dans les axes stratégiques du 3èmeContrat de Désendettement et Développement (C2D). Cette instruction avait pour principaux objectifs d’identifier ou de préciser :

  • Les priorités du gouvernement et le cadre institutionnel dans lequel l’action devra s’inscrire ;
  • Les interventions des partenaires techniques et financiers, acteurs de la société civile/communautaires en cours ou à venir ;
  • La logique d’intervention du programme issue des priorités et des besoins exprimés (mode de financement : aide projet/appui budgétaire et maitrise d’ouvrage, public cible, objectifs, résultats à atteindre, etc.) ;
  • Les principes de mise en place des aides directes aux bénéficiaires, la définition de ces règles devant permettre d’harmoniser les modes d’intervention entre les différentes initiatives ;
  • L’implication du secteur privé dans la gestion et le pilotage des différentes interventions ;
  • Les passerelles entre les différents projets du C2D afin de leur donner plus de lisibilité et permettre aux bénéficiaires d’avoir un ensemble de « guichets » à qui s’adresser en fonction de leurs problématiques.

En effet, dans le cadre des discussions franco-camerounaises sur les orientations du 3ème C2D, deux secteurs de concentration ont été identifiés : les infrastructures et notamment le développement urbain d’une part, le développement rural de l’autre. Pour ce dernier, deux objectifs principaux ont été définis :

  • La pérennisation des dispositifs de formation agricole, d’insertion des jeunes ainsi que l’appui à la décentralisation ;
  • La valorisation et la transformation des produits agricoles par la mise en place d’une approche intégrée alliant le développement de l’auto-entreprenariat formel, des très petites, petites et moyennes entreprises (TPE/PME)3, des petites et moyennes industries (PMI), des coopératives et exploitations agricoles familiales, leur financement, ainsi que la structuration de l’offre de formation professionnelle, afin de répondre au mieux aux besoins du marché du travail.

En effet, l’objectif du Gouvernement camerounais, auquel l’AFD adhère, est d’augmenter la valeur ajoutée des produits agricoles et de passer d’une économie primaire à une économie secondaire, de réduire les pertes post-récolte et la commercialisation « forcée » pour cause de besoins de liquidité pour faire face aux besoins de première nécessité.
Dans le 3ème C2D, la volonté partagée est de ne pas créer de nouveaux dispositifs, mais bien de renforcer et de pérenniser l’existant. La partie camerounaise envisage la pérennisation et l’approfondissement des activités testées dans le cadre du Programme PMEAA à travers leur transfert au sein de l’Agence de Promotion des PME (APME) ainsi que leur élargissement. Ce 3ème C2D offre l’opportunité d’opérer dans une progressivité et une plus grande représentativité du secteur privé dans les instances de décision des projets, un élargissement à la fois géographique et du champ d’intervention. Les thématiques pressenties se rapportent à la diffusion des données technico-économiques, l’animation économique des territoires, le chèque-service conseil et formation, le refinancement des EMF, l’accompagnement à l’assurance qualité et la certification.
Il apparaît par ailleurs, qu’une meilleure lisibilité des dispositifs existants et la mise en place de passerelles opérationnelles permettant aux bénéficiaires de sortir d’une logique projet et de bénéficier par contre d’un corpus d’outils cohérents promus par le Gouvernement et disponible au niveau des territoires, serait à même d’optimiser les initiatives en cours et le niveau de satisfaction des usagers tout en rationnalisant les efforts budgétaires de l’État.

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